[Talent] Miki Tica, un drôle d’oiseau…

20 Mar 2023

De Arandjelovac en Serbie à Cuon en passant par le quartier parisien de Belleville, c’est en véritable artiste que Miki Tica mène les divers pans de son existence.

Atelier Miki Tica, EXPO Cata INSTALLATION + CatalyseArt, 2019 © Miki Tica

C’est peu dire que Miki a eu plusieurs vies. Après une enfance à la frontière de la Hongrie et l’ex-Yougoslavie (aujourd’hui la Serbie), il passe son adolescence à Arandjelovac. Il finit ses études techniques et travaille à l’usine de production automobiles Zastava à Kragujevac. Il y dessine les lignes et de la première voiture nationale nommée « Yugo » (rendue célèbre par le film Die Hard 3). Il souhaite être artiste indépendant et prend ses valises en 1975 pour la France et intègre l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris dont il obtient le diplôme en 1978, major de promotion. Son souhait est alors de rentrer en ex-Yougoslavie, mais son diplôme français n’est pas reconnu dans son pays et son visa en France arrive à expiration. Mais Miki Tica vole de ses propres ailes (Tica signifie oiseau en serbe). Grâce à son talent de designer et graveur sur granit et à un travail à mi-temps au Bureau d’études de Pompes Funèbres Générales (PFG) à Paris, (où il a créé pendant 5 ans des milliers de modèles de stèles, monuments funéraires et même un projet pour le cimetière du XXIe siècle), il se naturalise français et reste en France.

Petite métairie insalubre…
En 1981, il joue un local insalubre situé au cœur du quartier parisien de Belleville pour le réhabiliter en un atelier-logement d’artiste, mais la ville de Paris présente, en 1992, un projet urbain pour raser le vieux quartier bas Belleville et son atelier réhabilité ! Par la suite, Miki Tica devient initiateur et cofondateur d’une association nommée « Atelier d’Artistes de Belleville ». Son but : unir les artistes du quartier, organiser des portes ouvertes annuelles et interpeller les médias, afin de conserver ce patrimoine industriel, l’émulation créatrice, artisanal et artistique de Paris.

 

LITHOGRAVURE (2001): Marilyn Monroe, Gravure d’après photo, faite entièrement à la main

Changement d’horizon
En 1986, le destin veut qu’avec son épouse Françoise, ils achètent une ancienne petite métairie insalubre du Château de la Grafinière à Cuon, pour la réhabiliter, avoir des enfants, créer les ateliers d’artiste à Cuon et Baugé, exposer et vivre en Anjou. C’est le goût du partage qui anime cet homme aux yeux rieurs derrière ses lunettes demi-lune aux branches rouge et bleue. S’il est graveur reconnu, c’est à travers ses toiles, ses photographies et plus généralement toutes ses œuvres qu’il exprime toute sa sensibilité. Ses œuvres puissantes comprennent toujours une dualité, si ce n’est de formes, au moins de couleurs. Il y montre l’hétérogénéité des hommes et l’espoir, toujours aussi fort malgré les épreuves, que le partage et la découverte permettront le salut de l’humanité. Son art et sa vie sont à son image, solide et vent debout face à l’adversité mais sans jamais se défaire de son envie de partage et son enthousiasme.

Miki recherche un espace pour travailler et stocker ses oeuvres étant donné qu’il lui faut quitter l’Hotêl-Dieu de Baugé où il était installé.
Pour le contacter : mikitica@mikitica.fr

Plus d’infos sur Miki Tica et son art : https://ateliers-artistes-belleville.fr/artiste/miki-tica/