Article rédigé en janvier 2024
Créée en 1983, la menuiserie Beaufils et Chevé vient de fêter ses 40 ans. Une belle longévité pour cette entreprise de fabrication et de pose de menuiseries extérieures.
Ils se sont connus sur les bancs de l’école à Saumur en CAP menuiserie. Jean Beaufils et Christian Chevé ont fait route ensemble. Ils ont travaillé dans la même entreprise pendant 7 ans pour ensuite prendre leur envol. Munis de leur CAP, forts de leur expérience et après un an de formation en gestion d’entreprise, ils s’installent, le 1er septembre 1983, rue de la Pistole au Vieil-Baugé dans le hangar de 80 m² de la grand-mère de Christian. « Il fallait être dingue pour se lancer ainsi », avoue-t-il. L’essor ne se fait pas attendre. Ils forment très vite plusieurs apprentis et embauchent un ouvrier.
Dans les manoirs et les châteaux
Ils s’équipent peu à peu de matériel, avec un combiné dégauchisseuse-raboteuse-mortaiseuse, une scie à ruban et une mortaiseuse à chaîne, autant de machines indispensables quand on veut raisonner rendement et productivité. Le bâtiment devient trop petit. Le vent souffle dans le bon sens et c’est avec le coup de pouce de la commune et des aides du Conseil général de Maine-et-Loire que l’entreprise se déplace, en 1995, dans l’ancien dépôt de la Caval (300 m² près de l’ancienne gare).
La commune avait acheté ce bâtiment et mis à la disposition des artisans sous forme de location-vente durant 15 ans. Les moyens leur étaient ainsi donnés pour poursuivre leur évolution. Leurs spécialités étaient la fabrication et la pose de fenêtres sur-mesure, de portes-fenêtres, d’escaliers… Notamment dans les manoirs, les châteaux et bien sûr chez les particuliers.
Transmettre un savoir-faire
Le plus complexe de leur chantier fut peut-être, selon les deux copains, une baie sur mesure d’environ 3 mètres de haut en arrondi sur 4 mètres de large au château de Coutrolles du Vieil-Baugé. L’atelier n’était pas assez grand pour la réalisation de cette pièce.
Après le départ à la retraite de notre duo, c’est le fils de Jean qui a repris les rênes de l’entreprise. Dès son plus jeune âge, Thomas a passé beaucoup de temps dans l’atelier pour « bricoler ». Quand le moment est venu de choisir une orientation, c’est tout naturellement qu’il se dirigea vers un CAP de menuiserie. « Au départ, je ne voulais pas travailler avec mon père, une place s’est libérée et j’ai saisi l’opportunité », raconte-t-il.
Ils ont pu fêter, tous ensemble, les 40 ans de la société Beaufils-Chevé. L’occasion de se remémorer de nombreux souvenirs. La plus grande satisfaction est d’avoir pu transmettre un savoir-faire et une entreprise en bonne santé à Thomas et que cela perdure !

Béatrice Tessier, maire délégué du Vieil-Baugé
« Très fière d’une entreprise familiale née voilà 40 ans sur notre territoire et qui a eu à cœur d’y rester. La relève est assurée par une nouvelle génération. Que cette pérennité soit la reconnaissance d’un savoir-faire participant ainsi au développement de notre économie locale. »
Thomas Beaufils : « Je suis né dedans »

Quel est votre parcours ?
Thomas Beaufils : « J’ai grandi avec la menuiserie. Je suis né dedans ! Dès 14 ans, je passais beaucoup de temps au côté de mon père, toutes mes vacances scolaires. J’ai donc tout naturellement décroché un BEP et un CAP au lycée Jean Bertin de Saumur puis un bac pro menuiserie. Après quelques années d’intérim, j’ai intégré l’entreprise familiale ».
Quel est votre champ d’actions et votre clientèle ?
« Avec mon employé, nous produisons, fabriquons et posons de la menuiserie intérieure et extérieure bois : portes, fenêtres, volets… Nous travaillons essentiellement pour une clientèle locale. Des particuliers, des entreprises et des collectivités, notamment la Ville de Baugé-en-Anjou pour laquelle nous avons géré quelques chantiers comme la salle des arts martiaux. »
Comment se porte le marché ?
« On reste vigilants mais il faut bien avouer que depuis la crise du Covid, les affaires se sont calmées. On fait également face à la concurrence comme beaucoup d’artisans alors on tente de garder notre rythme et notre cadence de production. Aujourd’hui, on fabrique entre 20 et 30 pièces par an. »

1983
L’entreprise a fêté ses 40 ans en 2023. 40 ans d’une longue et belle amitié. « On a vécu de bons moments dans cette boîte. On n’a jamais regretté d’avoir franchi le pas. On a deux caractères différents mais on a toujours été très complémentaires », avouent Jean et Christian toujours complices.
6
L’entreprise a compté jusqu’à six salariés. « Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un seul, Pascal Branchereau, un ancien apprenti formé sur place, précise Thomas Beaufils. Le contexte économique n’est plus le même aujourd’hui et la clientèle a changé ainsi que la façon de travailler ».
Du renouvellement
L’entrepreneur de 44 ans investit dans son parc de machines. « Certaines ont plus de 30 ans ou datent de la création de l’entreprise par mon père et Christan Chevé, il faut donc penser à en changer comme cette dégauchisseuse-raboteuse que nous venons d’acquérir », explique Thomas Beaufils.

Des réalisations



Quelques exemples de réalisations signées Beaufils et Chevé dont Thomas n’est pas peu fier : fabrication et pose d’une verrière pour jardin d’hiver à Baugé, porte en chêne massif à la chaussée des Grands Moulins à Baugé et reproduction d’une porte à la Grange au Vieil-Baugé.