Article rédigé en août 2021
En un quart de siècle, cette entreprise du territoire a su s’imposer sur le marché français de l’ornement. Stéphane Auder, son fondateur envisage la suite à l’international.
Dans cette rue montante en direction de la forêt de Chandelais, aucune enseigne et un portail vert. L’Atelier Auder d’Ornements se cache derrière comme si de rien n’était. Pourtant dans ce bâtiment à l’arrière, totalement invisible de la rue, Stéphane Auder et son équipe ne chôment pas. Depuis 1998, ils travaillent en toute discrétion sur la commune déléguée de Bocé. Tous les jours, ils aspirent à perpétuer les traditions et techniques de fabrication de l’ornement français.
Une réelle passion et un engagement sans faille pour l’art de l’ornement à travers l’excellence et la qualité de chaque pièce fabriquée : du petit épi de série au campanile le plus imposant. L’Atelier Auder d’Ornements apporte à chacun autant d’attention, de minutie et de précision pour une qualité incontestable. Ainsi l’entreprise est fière de s’inscrire dans la perpétuation de cette art difficile et rare à travers le temps et les générations. « Nos valeurs sont inscrites dans notre quotidien et s’expriment à travers notre travail. Passionnée et engagée, notre équipe se consacre à l’ornement de toiture avec honnêteté, loyauté, rigueur et intégrité », explique Stéphane Auder.
Un futur déménagement…
« Il y a quelques chose de magique que de voir une feuille de zinc ou de cuivre se transformer en un ornement de toiture comme un épi ou un œil de bœuf », ajoute Stéphane Auder. Car bien que les façons de travailler aient changé au fil des siècles, les anciennes techniques subsistent encore grâce à ces artisans d’antan qui ont su transmettre ce savoir-faire ancestral de génération. L’Atelier Auder d’Ornements adapte aujourd’hui ces techniques aux machines plus modernes, sans sacrifier méthode, rigueur et qualité. La magie des mains combine passion, savoir-faire et expérience pour créer des ornements aussi féeriques qui poétiques, reflétant les siècles passés en s’inscrivant dans les siècles futurs. Le futur justement, l’Atelier Auder d’Ornements l’envisage en grand et à l’international. « Nous comptons déménager pour gagner de la place pour travailler, nous sommes à l’étroit ici désormais », conclut Stéphane Auder. Déménager, se développer mais sans pour autant quitter le territoire.

Laurent Bitaud, maire délégué de Bocé
« Comme les habitants de notre commune, je suis très fier de compter parmi nos entreprises l’Atelier Auder d’Ornements qui défend les valeurs de l’artisanat. C’est un véritable fleuron, au savoir-faire reconnu, qui oeuvre pour des édifices prestigieux au plan national et international. »
Ornemaniste, un métier rare, un métier d’art…

Fils de couvreur, Stéphane Auder décide de partir en apprentissage de couverture chez les Compagnons du Devoir en 1980. Pendant 10 ans, Stéphane perfectionne son savoir et sa maîtrise en obtenant le CAP de couvreur en 1982, puis en 1987 le certificat de perfectionnement, suivi du brevet professionnel en 1989, et le brevet de maîtrise en 1991. En 1989, Stéphane est reçu Compagnon du Devoir, une distinction qui ne l’empêche pas de continuer à parfaire son art. « Je me suis engagé dans mon tour de France chez les Compagnons du Devoir et j’ai continué d’affiner mes compétences et mes techniques en travaillant dans les villes de France au savoir-faire renommé et riche d’histoire comme Nantes, Bordeaux, Troyes, Reims et Paris », énumère Stéphane Auder.
Dans sa quête de savoir et d’excellence, il décide même de passer du temps en Suisse pour une formation en ferblanterie et obtient ainsi le diplôme de ferblanterie à Bernes. Son envie de perfection et de maîtrise l’emmène aussi outre-Manche, en Ecosse, où il apprend à maîtriser les techniques de travail du plomb, un métal dur à compter. A son retour en France, il passe un an en tant que moniteur de stage au Centre d’information du plomb.
Naissance de l’Atelier Auder…
Passionné par les ornements de couverture et rassemblant tout son savoir-faire, Stéphane Auder crée en 1996 son entreprise d’artisan ornemaniste. Il n’existe aucune école de formation aux ornements de couverture, cependant poussé par sa passion, soutenu par son savoir-faire et la maîtrise de techniques appris au fil des années, il apprend ce métier d’exception pratiquement en autodidacte. En 2010, après 30 ans d’expérience dont 14 ans dans le métier d’ornemaniste et afin d’obtenir l’équivalent d’un diplôme dans ce métier, Stéphane s’inscrit au Concours des « Meilleurs Ouvriers de France ». Pour ce concours d’excellence, il reproduit le Campanile de Villeneuve Saint-Georges (94). Après 1150 heures de travail et la reproduction d’une œuvre imposante par sa taille et impressionnante de savoir-faire, il reçoit le titre de Meilleur Ouvrier de France dans la classe Ornemaniste Métallique. Cette distinction l’amènera à rédiger les sujets des concours en 2015 et 2018. « Sur ces deux concours, trois candidats sur quatre ont obtenu le diplôme dans cette option d’ornemaniste métallique », conclut-il.

Maroc…
A Casablanca, l’Atelier Auder a travaillé à l’ornementation d’une villa marocaine, en confectionnant neuf oeuils de boeuf. Après l’Europe et la Qatar, le Maroc vient renforcer le positionnement commercial de l’entreprise bocéenne à l’international et surtout le développement de son savoir-faire.
10
employés au sein de l’entreprise Auder. C’est l’objectif que se fixe Stéphane Auder pour les prochaines années. Il est aujourd’hui épaulé de trois collaborateurs et de Florence, son épouse, qui gère toute la partie administrative ainsi que la logistique.
L’Atelier Auder d’Ornements et l’histoire des toits de la capitale
La formation de couvreur de Stéphane Auder l’amène à travailler sur les toits nationaux de Nantes, Bordeaux, Reims, Troyes, Dijon et sept années à Paris. Toits parisiens qu’il connait très bien, puisqu’en tant que couvreur, il a eu l’occasion de travailler sur différents chantier dans les rues de la capitale, notamment sur la Maison Européenne de la Photographie et au Musée du Louvre. Dorénavant, en tant qu’ornemaniste, Stéphane et son équipe œuvre toujours pour les toits parisiens. Voici quelques-unes de leurs réalisations :
- Ornements de l’Hôtel Peninsula : série de 48 lucarnes en zinc, membron, clef d’angle
- Lucarne, oeil de boeuf, épi et divers ornements de toiture pour la rue Malesherbe, rue Clément Marot, rue de la Tremoille, rue des Colonels Renard…
- L’Assemblée Nationale
- Campanile de Villeneuve Saint-Georges
- Ornements pour les dômes de la préfecture de Police, îlot Massillon (photo)
